Pour comprendre cette situation, remontons au Haut Moyen-Age, à l’époque où se formèrent les premières paroisses dans la région (Carte 1). Celle de Treize-Vents s’étendait alors sur une vaste langue de terre entre la Sèvre et l’Ouin. Les habitants des hameaux les plus éloignés n’avaient guère le choix, puisqu’aucun pont n’enjambait la rivière et qu’il était difficile de la passer à gué lorsque son cours était en crue.
Carte 2 – L’accroissement de la population au XIIIe siècle justifia la création de nouvelles paroisses. Une chapelle fondée au nord de Treize-Vents desservait déjà les villages les plus éloignés de l’église. L’endroit fut érigé en paroisse autonome au siècle suivant sous le nom de La Chapelle-Largeau, du nom de son premier prieur. Certains hameaux en bord de Sèvre, comme la Roulière, la Rouillardière et Charbonneau lui furent rattachés, car ceux qui y vivaient fréquentaient la chapelle. D’autres villages plus au nord, pourtant plus éloignés, restèrent en revanche dans le giron de Treize-Vents. C’est ce territoire qu’on appela « l’Enclave ».
Si les habitants de l’Enclave ne se rendaient pas aux offices de La Chapelle-Largeau, c’est peut-être que l’aménagement de chaussées sur la Sèvre – favorisé par le développement des moulins – permettait de se rendre à Saint-Laurent, sur la rive gauche, principalement pour recevoir les baptêmes. Pour les autres sacrements, il fallait l’accord du curé de Treize-Vents.
Si les habitants de l’Enclave ne se rendaient pas aux offices de La Chapelle-Largeau, c’est peut-être que l’aménagement de chaussées sur la Sèvre – favorisé par le développement des moulins – permettait de se rendre à Saint-Laurent, sur la rive gauche, principalement pour recevoir les baptêmes. Pour les autres sacrements, il fallait l’accord du curé de Treize-Vents.
Curieusement, la Révolution ne modifia en rien cette situation. Le bouleversement des anciennes provinces, entièrement redessinées en départements, n’affecta pas les communes qui s’inscrivirent dans le cadre des paroisses. En 1790, Treize-Vents et son Enclave furent rattachés à la Vendée, tandis que La Chapelle-Largeau rejoignait les Deux-Sèvres.
Carte 3 – Le XIXe siècle si friand de rationalisme ne pouvait se satisfaire de cet héritage médiéval. La Monarchie de Juillet se fit fort de régler cette question. La Loi du Cadastre mit ainsi un terme à l’existence de l’Enclave de Treize-Vents, qui fut rattachée à la commune de Saint-Laurent-sur-Sèvre par une ordonnance royale de 1835.
Voilà qui explique ce découpage pour le moins surprenant que l’on devine sur les hauteurs de Saint-Laurent et de Treize-Vents, en changeant constamment de départements, depuis la Trique jusqu'au Temple.
(Note : La commune de La Chapelle-Largeau a fusionné avec celle de Mauléon en 1973.)
Carte 3 – Le XIXe siècle si friand de rationalisme ne pouvait se satisfaire de cet héritage médiéval. La Monarchie de Juillet se fit fort de régler cette question. La Loi du Cadastre mit ainsi un terme à l’existence de l’Enclave de Treize-Vents, qui fut rattachée à la commune de Saint-Laurent-sur-Sèvre par une ordonnance royale de 1835.
Voilà qui explique ce découpage pour le moins surprenant que l’on devine sur les hauteurs de Saint-Laurent et de Treize-Vents, en changeant constamment de départements, depuis la Trique jusqu'au Temple.
(Note : La commune de La Chapelle-Largeau a fusionné avec celle de Mauléon en 1973.)