Beaupréau : l'histoire de Notre-Dame de Bonnes-Nouvelles, de 1700 à aujourd'hui

Notre-Dame de Bonnes-Nouvelles a connue une histoire tumultueuse. Au cours de ces trois siècles, elle fut toujours en lien avec l'histoire de France.


Le séminaire occupe militairement lors de l'expulsion en 1907.
En 1707, François Chollet, prêtre de Saint-Sulpice, directeur du Séminaire d'Angers, avait fondé un collège à la Jumellière. Ce collège fut transféré en 1710 à Notre-Dame de Beaupréau. Le collège connut immédiatement une très remarquable prospérité.

De 1759 à 1792, l'établissement dépassait tous les collèges d'Anjou, Angers excepté. A côté des cours de latin, le collège de Beaupréau fut un des premiers en France à comporter des cours de formation professionnelle. Les professeurs refusaient de prêter le serment constitutionnel, ils durent se disperser en 1792.

Le citoyen Coquille

Le nouveau principal fut le citoyen Coquille. Les élèves abandonnèrent aussitôt l'établissement, et les domestiques refusèrent de rester. Le collège resta fermé, et servit tour à tour aux armées vendéennes et patriotes, dans un pitoyable état de délabrement.

En 1800, M. Loir-Mongazon, curé de Beaupréau, rouvrait modestement à la cure une école secondaire. Pendant tout le Consulat et l'Empire, le collège accrut sa prospérité, cependant que les bâtiments avaient servi d'école impériale d'arts et métiers de 1811 à 1815.

En 1816, une ordonnance royale l'ayant mis à la disposition de Mgr l'évêque d'Angers, M. Mongazon s'empressa d'y retourner avec ses élèves.

Après la Révolution de 1830, le collège fut considéré comme un foyer de réaction et un asile pour les Vendéens.

Le collège, devenu petit séminaire, fut fermé par ordonnance royale du 8 septembre 1830.

Un groupe de travailleurs lors du rachat en mai 1914.
La journée du 1er mai 1857

Le départ des soldats en 1849 avait remis la maison en disponibilité. Au bout de quelques années, le gouvernement songea à la mettre aux enchères. La vente fut fixée au 1er mai 1857. Au bout de 237 enchères, le collège fut adjugé à M. de Civrac, agissant au nom de M. Pouplard, supérieur du collège, pour la somme de 92 000 francs. La nouvelle causa dans tout Beaupréau une indicible explosion de joie.

Le 26 mai 1857, les bâtiments furent rendus à leur destination première. La cérémonie fut magnifique. Par décret impérial du 29 juin 1870, l'institution secondaire de Beaupréau fut transformée en petit séminaire diocésain. Le nombre des élèves ne cessa d'augmenter.

Anticléricalisme et seconde campagne laïque

La jeune génération républicaine qui entre dans la vie politique à la fin du Second Empire, professe un anticléricalisme militant. En 1869, Gambetta définit le programme des radicaux : à la revendication de l'école laïque se joint celle de la Séparation des Eglises et de l'Etat. Celle-ci est proclamée par la Commune de Parie en 1871. Alors s'ouvre une seconde campagne laïque. La séparation devient inévitable. Le 9 décembre 1905, la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat sera adoptée par l'Assemblée et le Sénat.

Le 19 janvier 1907, le 25e Dragon et deux bataillons du 77e de Cholet, cinq brigades de gendarmerie, renforcé par deux compagnie du 6e Génie d'Angers participeront à l'expulsion du séminaire. Il sera racheté le 9 mai 1914, à l'Etat.

Aujourd'hui, l'établissement accueille un collège et un lycée d'enseignement général et technique.



Rédigé par Jacques PLESSIS le Samedi 19 Octobre 2013 à 20:01 | Lu 1490 fois
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