Chanzeaux : en 1998, les murs du presbytère révélaient leurs décors insoupçonnés

Après le départ en 1990 du dernier prêtre résidant, l'abbé Perrault, le prebytère de Chanzeaux fut racheté par la commune. En 1998, des travaux de rénovation du rez-de-chaussée sont effectués. Qu'elle ne fut pas la surprise des employés municipaux, en grattant le vieil enduit pour faire l'électricité, lorsqu'ils découvrirent par hasard dans l'une des trois pièces de cette belle demeure datant de 1767, de magnifiques peintures murales du XVIIIème siècle. Retour sur l'histoire de cette découverte..


L'ancien presbytère de Chanzeaux (XVIIIème siècle)
Le presbytère de Chanzeaux fut reconstruit au milieu du XVIIIème siècle sous l'impulsion de l'abbé Blondel de Lys (prêtre de la paroisse de 1760 à 1800, il fut déporté en Espagne, en 1792, durant la Révolution, et revint à Chanzeaux en 1800, pour y mourir quelques lois après son retour).
Ce prêtre angevin, en prenant possession de la cure de Chanzeaux décide de faire élever un élégant bâtiment, de style XVIIIème par un entrepreneur angevin. Il utilise l'ardoise, le schiste local et le tuffeau pour les cheminées et fenêtrés.

Le bâtiment a conservé son bel escalier de chêne en bois tourné, ses huisseries d'origine de style Louis XV et ses poutres apparentes. Le sol en terre cuite a été restitué. C'est l'une des trois seules maisons de la commune a avoir résisté aux destructions des guerres de Vendée.


Tableau d'une des 4 saisons, le mieux conservé de l'ensemble et le 1er découvert, cueillette de fruits (l'été)
C'est à ce vénérable pasteur que l'on doit les peintures murales découvertes en 1998, dans la pièce qui devait être à l'époque son bureau. Ces peintures après expertise ont été reconnues comme remarquables et assez uniques le département. Réalisées peu avant la Révolution, elles furent de suite classées à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Ces peintures sont l'œuvre d'un artiste local. elles se composent de motifs floraux et végétaux qui ornent les quatre murs. Cs motifs sont entourées de frises jaunes encore bien visibles. Au dessus de chaque porte on observe un tableau représentant chacun une saison de l'année. On aperçoit également au dessus de chaque scène les armes de la famille Blondel de Rys : d'azur à la fasce d'or accompagnée en chef de deux glands d'argent et en pointe d'une moucheture d'hermine surmontée d'un croissant d'or.

Les peintures, abîmées par un piquetage précédent l'application du plâtre vers 1900, ont été patiemment restaurées. Les pigments ont été fixés et ravivés, parfois reconstitués. Certaines parties sont malheureusement manquantes ou mal conservées.

Des traces de pigments sur les poutres ont permi de restituer leur couleur d'origine, gris et bleu pour les arêtes. La cheminée recouverte d'une peinture noire, imitation marbre, a été décapée en partie supérieure. Le portrait de l'abbé Blondel de Rys a été accroché dans cette salle au terme de la restauration. Cette salle a fait l'objet d'une restauration remarquablement bien menée. On ne peut que féliciter la municipalité de Chanzeaux pour cet effort financier important.

L'abbé Blondel de Rys, commanditaire du décor peint
Cette décoration originale a été préservée des destructions etest parvenue jusqu'à après plusieurs décennies de sommeil derrière un enduit de plâtre qui l'a malgré lui préservé. Ces peintures imitant les tentures, avaient l'avantage d'être peu onéreuses pour les finances de l'abbé.

Apres la restauration, la bibliothèque municipale a pris possession de la partie ouest, la pièce centrale ornée des peintures est devenue salle des mariages, et la 3ème salle à l'est, ornée d'une belle cheminée en tuffeau sert de salle de réunion.

Le deuxième étage reste à restaurer. Peut être livrera t-il lui aussi, derrière la tapisserie des années 60-70 encore visible, des fresques semblables a celle du rez de chaussée ?






Rédigé par Mickaël LECLERC le Vendredi 9 Aout 2013 à 13:02 | Lu 845 fois
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