La Mariée de Chambretaud

Pays de la Mariée, Chambretaud est connu pour sa légende dite de « la Mariée de Chambretaud ». Cette légende fait partie intégrante du folklore vendéen, et repose néanmoins sur un fait historique.


Ce fait remonte aux années 1854 et 1855, sous le Second Empire

La France était alors engagée contre les Russes qui voulaient s’emparer de Constantinople. Les contingents de soldats de métier étant décimés, le gouvernement de Napoléon III a dû faire appel à des volontaires pour renouveler le corps expéditionnaire. Les autorités décidèrent alors d’envoyer en priorité les hommes célibataires.

Célibataire endurci, mais cependant rusé, un chambretaudais fit une demande en mariage auprès d’une vieille fille au célibat prolongé. La date du mariage fut fixée au 8 septembre 1855, ce qui lui permettait d’échapper à l’incorporation. Ayant appris le matin du mariage que Sébastopol était prise, il en a conclu que la guerre était terminée. Il en conclut aussi qu’il se trouvait libre vis-à-vis des autorités militaires et des engagements civils qu’il s’apprêtait à souscrire. Il disparut alors momentanément et laissa la pauvre mariée aller toute seule à la mairie. Pauvre mariée abandonnée!

Mais quelques mois plus tard, conscient de la peine qu’il avait causée, le galant se racheta et épousa enfin celle qu’il avait délaissée de façon aussi inexplicable qu’ inattendue en pareille circonstance.

Les organisateurs de la kermesse de Chambretaud composèrent la chanson suivante pour la fête du 13 août 1939 : La mariée de Chambretaud.

Ce n'est pas pour dire, mais Chambretaud
Est un pays comme il faut :
Toutes les filles ne s'y marient pas,
Il en reste toujours sur le carreau.
Enfin, voici ce qui est arrivé ;
Cela m'a été raconté
Tel que cela s'est passé
Par le curé Bienaisé,
Voici ce qu'il m'a dit :
" Lui, Jean Loiseau,
Non pas qu'il fût sot,
Etait pratiquement vieux garçon
Et cela ne lui souriait pas
De partir à la guerre.
Napoléon ayant dans l'idée
D'y envoyer tous les vieux garçons ;
ll y avait un moyen de l'éviter,
C'était une belle fille
Qui avait de beaux yeux, et des sourcils
Encore plus beaux...
Ce qui est certain :
Comme il fallait se hâter,
Quinze jours plus tard, ils se mariaient,
A la mairie,
Ils ont dit oui ;
En revenant de chez le curé
Ont commencé à se disputer :
Dame, elle avait la réplique !
Comme il était marié devant la République,
Le gars se dit que cela lui suffisait :
Il planta là sa mariée...
Toute apprêtée !



Source : Mairie de Chambretaud

En Patois Poitevin

OI aet pas pr dire, mae Chanbrtàud
Aet in paes queme t-o fàut :
Totes lés felles s 'y mariant pòet,
OI en rechte trjhou sus le carea.
Enfin, vela ce qu'at arivai ;
O m'at étai racuntai
Tél qu'o s'at passai
Pr le çhurai Benaesa,.
Vela ce qu'i m'at dit :
" Li, Jhan Lóesea,
Pas pasque l'étét sot,
Etét casiment vieù ga,
E pis o lli souriét pas
De se nalàe a la ghàere.
Napoléon avét den sen idàie
Que tots lés vieùs gas deviant y alàe ;
OI avét qu'in móeyén d'o z-évitàe,
OI étét me béle felle
Qu'avét daus beas eùlls, pis daus sourceùlls
Encore pus beas...
Ce qu'ol at de vrai :
Queme o fàulét se praessàe,
Çhénze jhors enpraes, l'aliant se mariàe,
A la màererie,
L'avant dit oui ;
En venant chés le çhurai,
S'avant mi a se disputàe :
Dame, al avét la répllique !
Queme l'étét mariai devant la Républlique,
Le ga s'adisit qu'o lli sufisét :
Le pllantit làe sa mariàe...
Tote abellàie !


Rédigé par JC Menard le Vendredi 23 Janvier 2015 à 14:31 | Lu 2319 fois
Dans la même rubrique :