Un tisserand à la main, en cave, vers 1910.
Voici un extrait (recopié avec l'orthographe de l'époque) de ces recommandations faites aux ouvriers tisserands, alors appelés "ouvriers sédentaires" :
"Les ouvriers qui exercent certaines professions, sont obligés d'être tout à la fois debout et en quelque façon assis; tels sont les artisans qui travaillent aux draps, aux tapisseries, aux bouracans ; plusieurs d'entre eux sont obligés dans leur maladies d'avoir recours aux charités de paroisse, comme des gens totalement épuisés.
On doit faire attention que la violence qu'il faut que ces artisans se fassent pour tendre les jambes et les cuisses, avant de se tenir ferme sur le siège sur lequel repose leur corps, leur attire les maux dont il a été fait mention à l'occasion des maladies de ceux qui travaillent debout, mais les ouvriers dont il est ici question, ont de plus à souffrir les grandes lassitudes dans les bras, dans le dos et dans les jambes, ces lassitudes sont bien différentes de celles qu'on appelle lassitudes spontanées car celles-ci viennent de l'épaississement des liquides, et l'autre de l'effort des solides.
Les fabricants de drap ou se serge se présentent abattus de lassitude, de maux aux pieds ou de jambes, d'autres d'entre eux ont mal aux yeux, parce que le duvet qui s'élève de la laine qu'ils emploient et la vapeur de l'huile qui est dans ces laines, leur enflamment les yeux.
Tous ces ouvriers ont besoin de se reposer un ou deux jours de la semaine , ou de ne travailler que six à sept heures par jour, autrement ils risque de périr très jeunes.
Les saignées sont contraires à toutes ces sortes d'ouvriers, les alimens nourrissans, les crèmes de riz leur conviennent, et ils peuvent prendre aussi de l'huile d'amande douce, des tisanes de guimauves, de graine de lin, et éviter surtout les liqueurs et débauchent qui leur sont extrêmement funestes."
"Les ouvriers qui exercent certaines professions, sont obligés d'être tout à la fois debout et en quelque façon assis; tels sont les artisans qui travaillent aux draps, aux tapisseries, aux bouracans ; plusieurs d'entre eux sont obligés dans leur maladies d'avoir recours aux charités de paroisse, comme des gens totalement épuisés.
On doit faire attention que la violence qu'il faut que ces artisans se fassent pour tendre les jambes et les cuisses, avant de se tenir ferme sur le siège sur lequel repose leur corps, leur attire les maux dont il a été fait mention à l'occasion des maladies de ceux qui travaillent debout, mais les ouvriers dont il est ici question, ont de plus à souffrir les grandes lassitudes dans les bras, dans le dos et dans les jambes, ces lassitudes sont bien différentes de celles qu'on appelle lassitudes spontanées car celles-ci viennent de l'épaississement des liquides, et l'autre de l'effort des solides.
Les fabricants de drap ou se serge se présentent abattus de lassitude, de maux aux pieds ou de jambes, d'autres d'entre eux ont mal aux yeux, parce que le duvet qui s'élève de la laine qu'ils emploient et la vapeur de l'huile qui est dans ces laines, leur enflamment les yeux.
Tous ces ouvriers ont besoin de se reposer un ou deux jours de la semaine , ou de ne travailler que six à sept heures par jour, autrement ils risque de périr très jeunes.
Les saignées sont contraires à toutes ces sortes d'ouvriers, les alimens nourrissans, les crèmes de riz leur conviennent, et ils peuvent prendre aussi de l'huile d'amande douce, des tisanes de guimauves, de graine de lin, et éviter surtout les liqueurs et débauchent qui leur sont extrêmement funestes."
Première page du Dictionnaire portatif de santé (1760)
Ces recommandations apparaissent bien irréalistes pour ces catégories de travailleurs.
Travailler moins signifiait pour eux, gagner moins d'argent sachant qu'ils étaient payés à l'aune de tissu fabriquée. (environ 118 cm). Leurs journées de travail s'étalent plus généralement sur 12 ou 13 heures de travail que sur les 6 ou 7 recommandées. A peine prennent-ils le temps de déjeuner sur les marches de leur maisons les jours de beau temps. Il travail de l'aube au crépuscule, tant que le soleil permet de travail dans la pénombre de leur cave.
Les jours chômés se limitent au dimanche et aux fêtes religieuses.On peut douter du fait que l'on puisse à l'époque avec un salaire de tisserand se procurer de l'huile d'amande ou du riz à bas prix.
Les conditions de travail ne sont pas choisies mais subies, le fil doit être tissé dans un lieu assez humide afin d'éviter qu'il ne casse sur le métier à tisser. Une ou deux petites lucarnes à carreaux se trouvaient au pied de la rue et procuraient un minimum de lumière pour travailler. Le sol de la cave était en terre battue et les murs de pierres suaient l'humidité. Le seul compagnon du tisserand était le chant de la navette qu'il actionnait à la main afin d'entrecroiser ses fils de chaîne et de trame.
Ainsi beaucoup de tisserands mouraient de la tuberculose ou souffraient de cécité à force de travailler dans l'obscurité et l'humidité des caves. Le "velon" (poussière se dégageant des fils) envahissait l'atmosphère et engendrait de nombreux problèmes respiratoires.
Le tisserand arrivait a dégagé un mais bénéfice lu permettant de faire vivre sa famille. Un jardin potager clos à l'arrière de la maison constituait un complément alimentaire non négligeable.
Travailler moins signifiait pour eux, gagner moins d'argent sachant qu'ils étaient payés à l'aune de tissu fabriquée. (environ 118 cm). Leurs journées de travail s'étalent plus généralement sur 12 ou 13 heures de travail que sur les 6 ou 7 recommandées. A peine prennent-ils le temps de déjeuner sur les marches de leur maisons les jours de beau temps. Il travail de l'aube au crépuscule, tant que le soleil permet de travail dans la pénombre de leur cave.
Les jours chômés se limitent au dimanche et aux fêtes religieuses.On peut douter du fait que l'on puisse à l'époque avec un salaire de tisserand se procurer de l'huile d'amande ou du riz à bas prix.
Les conditions de travail ne sont pas choisies mais subies, le fil doit être tissé dans un lieu assez humide afin d'éviter qu'il ne casse sur le métier à tisser. Une ou deux petites lucarnes à carreaux se trouvaient au pied de la rue et procuraient un minimum de lumière pour travailler. Le sol de la cave était en terre battue et les murs de pierres suaient l'humidité. Le seul compagnon du tisserand était le chant de la navette qu'il actionnait à la main afin d'entrecroiser ses fils de chaîne et de trame.
Ainsi beaucoup de tisserands mouraient de la tuberculose ou souffraient de cécité à force de travailler dans l'obscurité et l'humidité des caves. Le "velon" (poussière se dégageant des fils) envahissait l'atmosphère et engendrait de nombreux problèmes respiratoires.
Le tisserand arrivait a dégagé un mais bénéfice lu permettant de faire vivre sa famille. Un jardin potager clos à l'arrière de la maison constituait un complément alimentaire non négligeable.