Un acte de sépulture en forme d’éloge funèbre

L’inscription de la mort de l’abbé Audureau, curé de Saint-Georges-de-Montaigu, dans le registre de la paroisse en 1765, prend un tour très élogieux quand le rédacteur de l’acte de sépulture rend hommage aux vertus religieuses du défunt.


L'acte de sépulture de l'abbé Audureau (A.D. 85)

Cet acte est ainsi noté (1) : « Le quinzième jour d’aoust mil sept cent soixante cinq a été inhumé dans le chœur de cette église (de Saint-Georges-de-Montaigu) le corps de vénérable Jean Audureau qui a été infatigable dans les travaux apostoliques, constant dans la foy, charitable envers les pauvres, sans altération dans ses mœurs pendant l’espace des trente trois ans qu’il a gouverné cette paroisse. Il est décédé hier âge de soixante neuf ans, munis des sacrements et avec une résignation à la volonté de Dieu soutenuë de son amour. Ont été présents à la sépulture les soussignés et plusieurs autres qui n’ont signés ». 
  

Suivent les signatures de :

Ch. Joussemet … (?)

Duchastenier, curé de (Saint-Jean-Baptiste de) Montaigu

Roy, cure de Saint-Jacques de Montaigu

Pasquier, curé de La Boissière(-de-Montaigu)

Halloüin, curé de Treize-Septiers

Bureau, vicaire de Saint-Hilaire(-de-Loulay) 

Gourraud, vicaire de La Guyonnière

Chauveau, vicaire de Saint-Georges(-de-Montaigu)

Fouasson, curé de Saint-Georges(-de-Montaigu)
  

Fils de Gabriel Audureau et de Marie-Anne de La Trévinière, l’abbé Jean Audureau serait donc né vers 1696. Malheureusement il n’y a pas de registre paroissial aussi ancien à Saint-Georges-de-Montaigu et le nom ne figure pas non plus dans la base de données des Noms de Vendée. 
  

Son successeur, Jean-François Fouasnon, a été baptisé à Noirmoutier le 5 octobre 1728. Toujours curé de Saint-Georges-de-Montaigu quand éclata la Révolution, il refusera de prêter le serment constitutionnel. Un arrêté signé par Fayau, vice-président du Directoire du département de la Vendée, en date du vendredi 9 mars 1792, ordonna à un certain nombre de prêtres insermentés du diocèse, parmi lesquels « Fouasson, ex-curé, et Lusson, ex-vicaire de Saint Georges », de se rendre au chef-lieu du département pour s’y constituer prisonniers, sous l’inculpation « d’abuser des mystères d’une religion sainte pour égarer les habitants des campagnes et les exciter à la révolte » (2). L’abbé Fouasson prit par conséquent le chemin de l’exil, tandis que son vicaire resta à son poste, au péril de sa vie. Il rentra en France après la tourmente révolutionnaire, reprendra la charge de curé de Saint-Georges-de-Montaigu et s’éteindra dans sa paroisse le 5e complémentaire de l’an XI (22 septembre 1803). 
  
Source : Archives de la Vendée, état civil de Saint-Georges-de-Montaigu, BMS 1763-1771, vue 57/219.  A. Baraud, Le clergé vendéen victime de la Révolution, 1904, p. 280. 

   
Rédigé par Nicolas Delahaye le Mercredi 23 Janvier 2019 à 12:41 | Lu 260 fois
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