Le moulin d'Etourneau était habité, à l'époque de la Révolution, par la famille Léger. Le père, Pierre, et sa femme Modeste avaient eu huit enfants, nés entre 1776 et 1788. Le meunier et les siens ne furent pas inquiétés au temps de la Grande Guerre, tant que les victoires vendéennes tenaient les républicains à l'écart de ce coin de Bocage. Mais ils n'en furent préservés que quelques mois.
Le 15 septembre 1793, Mortagne tombait aux mains des Bleus. La famille Léger venait d'abandonner son foyer, comme des milliers de réfugiés, hommes, femmes, enfants et vieillards, fuyant les représailles de l'ennemi. Elle suivit l'armée vendéenne en déroute, franchit la Loire à Saint-Florent-le-Vieil, le 18 octobre, et connut un triste sort. Madame de Sapinaud a raconté dans ses Mémoires que le père fut massacré lors du désastre du Mans (13 décembre) et que la mère, jetée en prison, succomba peu après. D'autres récits familiaux diffèrent : le père sera tombé au combat à Laval, et la mère, guillotinée au Mans ou noyée dans la Loire à Nantes avec plusieurs de ses filles. Ce fut effectivement le cas pour l'une d'elle, Marie, qui n'avait que 15 ans. Charlotte, l'aînée, fut fusillée en janvier 1794.
Le 15 septembre 1793, Mortagne tombait aux mains des Bleus. La famille Léger venait d'abandonner son foyer, comme des milliers de réfugiés, hommes, femmes, enfants et vieillards, fuyant les représailles de l'ennemi. Elle suivit l'armée vendéenne en déroute, franchit la Loire à Saint-Florent-le-Vieil, le 18 octobre, et connut un triste sort. Madame de Sapinaud a raconté dans ses Mémoires que le père fut massacré lors du désastre du Mans (13 décembre) et que la mère, jetée en prison, succomba peu après. D'autres récits familiaux diffèrent : le père sera tombé au combat à Laval, et la mère, guillotinée au Mans ou noyée dans la Loire à Nantes avec plusieurs de ses filles. Ce fut effectivement le cas pour l'une d'elle, Marie, qui n'avait que 15 ans. Charlotte, l'aînée, fut fusillée en janvier 1794.
Les autres enfants survécurent à ce calvaire. L'une des filles prénommée Rose échappa au bourreau alors même qu'elle voulait suivre sa mère et ses sœurs dans la mort. Après mille péripéties, elle parvint à rentrer au pays, mais n'y trouva que son frère Pierre et un domestique dont parle Madame de Sapinaud. Elle apprit cependant que son cadet, Louis, était encore en vie, quelque part à Nort-sur-Erdre. La jeune fille ne pouvait le laisser seul là-bas. Elle reprit le chemin vers Nantes et retrouva son frère chez la femme qui l'avait recueilli. Mais Louis la repoussa. Rose proposa donc de l'emmener avec elle au moulin, accompagnée d'un témoin au cas où l'enfant ne reconnaîtrait pas les lieux. Le garçon resta indifférent jusqu'au-delà de Mortagne. Puis, apercevant les îlots et les chaussées qui barrent le cours de la Sèvre, il fut soudain frappé par ce paysage redevenu familier. Ils étaient arrivés tout près du moulin d'Etourneau.
Les survivants de la famille Léger restèrent à Saint-Laurent-sur-Sèvre, près de leur vieux moulin qui perpétue aujourd'hui encore la mémoire de leur martyre.
Madame de Sapinaud, Mémoires sur la Vendée, Cholet, Editions du Bocage, 1995
B. Raymond et N. Roul, Histoire de Saint-Laurent-sur-Sèvre, Lib. Raimbault, 1987
Les survivants de la famille Léger restèrent à Saint-Laurent-sur-Sèvre, près de leur vieux moulin qui perpétue aujourd'hui encore la mémoire de leur martyre.
Madame de Sapinaud, Mémoires sur la Vendée, Cholet, Editions du Bocage, 1995
B. Raymond et N. Roul, Histoire de Saint-Laurent-sur-Sèvre, Lib. Raimbault, 1987