La commune de Saint-Hilaire-de-Loulay a perdu plus de cent de ses enfants durant la Grande Guerre de 1914-1918. On trouve dans les délibérations du conseil municipal, en feuilletant les premières pages du registre de 1919-1923 (illustration ci-dessous), une liste de 60 morts pour la France et de 23 soldats disparus qui, bien qu’incomplète, égrène leurs noms, leur régiment, la date et le lieu de leur décès ou de leur disparition.
Le 25 juillet 1920, maire de Saint-Hilaire-de-Loulay, le comte de Lorgeril, donna lecture d’une circulaire du préfet de la Vendée en date du 20 mai, concernant les subventions accordées aux communes pour commémorer les soldats morts pour la Patrie. Le monument à élever pour les morts de la guerre devant coûter 8.000 F environ, et la commune ayant voté 500 F pour participer à son financement, le conseil municipal prit la décision de participer à la répartition de la somme de 60.000 F votée par le département.
Les chiffres se précisent le 3 octobre suivant, lorsque le maire lut la réponse du préfet. « Considérant que ce monument va voûter 8.000 F, que la souscription monte actuellement à la somme de 6.469 F, qu’il a été voté une somme de 500 F inscrite au budget additionnel, que par conséquent il y a encore un déficit de plus de 1.000 F, (le conseil municipal) demande à bénéficier d’une part de ladite suvention ».
Réalisé par Pierre Douillard, sculpteur à Angers, le monument aux morts fut installé dans le fond de l’église. Il s’apparente à un retable surmonté d’une croix, orné de deux bas-reliefs – au centre, la mort d'un soldat, et au-dessous la Descente de la Croix – entourés de tables portant les noms des morts pour la France : les listes établies en 1920 auxquelles ont été ajoutées des compléments en 1922 et en 2008, pour parvenir à un total de 109 noms de morts loulaysiens. D’autre souvenirs, drapeaux tricolores et médailles d’anciens combattants accrochées dans deux cadres, ont été placés de part et d’autres du monument.
Bien que l’esthétique religieuse de ce mémorial et son emplacement dans l’église n’aient guère suscité de troubles jusqu’alors, la décision a été prise de créer un second monument aux morts sur l’esplanade André Pichaud (ancien maire de Saint-Hilaire-de-Loulay de 1971 à 2001). On pourra y lire la même liste des 109 soldats vendéens qui cependant, du fond de leurs tranchées ou de leur lit d’hôpital, ont sûrement dû en appeler davantage au secours de la religion qu’à celui de la république.