Mortagne sur Sèvre

Chambretaud en 1940, des documents d'archives inédits

Les sites d'enchères sur internet offrent parfois des surprises. Les photographies qui suivent sont issues d'un lot revenu par un coup du sort à Chambretaud où elles furent prises en juillet 1940.


L'unité de Franz Obermeier devant la gare de Chambretaud en juillet 1940
L'unité de Franz Obermeier devant la gare de Chambretaud en juillet 1940
Ces documents appartenaient à un soldat de la Wehrmacht, un dénommé Franz Obermeier, originaire de la Bavière, qui participa à la campagne de France au sein de la 27e Division d'Infanterie. Son unité du R.A.D. (Reichsarbeitsdienst), identifiable aux uniformes, avait en charge la gestion des infrastructures, ponts, routes, gares, etc., pour assurer le ravitaillement des unités combattantes en premières lignes.

Les troupes allemandes firent leur entrée en Vendée le 21 juin 1940. Elles occupèrent Challans et La Roche le 22, Les Sables et Fontenay-le-Comte le 23. D'après ses états de service, la 27e D.I. a pris part à l'invasion de la France en juin (elle est alors localisée dans la région de la Somme) et en juillet 1940. C'est précisément au cours de ce mois de juillet que l'on doit situer les photos prises à la gare de Chambretaud.

Une enquête auprès d'un des derniers témoins de cette époque n'a pas permis de préciser davantage la date, tout en réveillant cependant quelques souvenirs enfouis. Il en ressort que cette unité, restée sur place plusieurs semaines, s'est bien comportée à l'égard des habitants de Chambretaud. La plupart des soldats n'hésitaient pas à s'adresser aux paysans des environs pour acheter des œufs ou d'autres denrées afin d'améliorer l'ordinaire. Ils fréquentaient également avec assiduité – nous étions en plein été – l'étang de la Gastière, comme on le voit sur plusieurs clichés.

La 27e D.I. fut remplacée le 1er novembre 1940 par le 2e Panzer Pionier Bataillon, dans la 17e Panzer Division, qui fut envoyé sur le front russe. C'est là que Franz Obermeier trouva la mort, en octobre 1943. Le hasard a permis que ses papiers et photos restent dans sa famille, avant d'être dispersés chez un amateur de vieux papiers, puis de trouver un acquéreur à Chambretaud.

Derniers souvenirs, la gare de Chambretaud resta sous la surveillance de l'occupant durant toute la guerre pour assurer la défense des convois qui y transitaient ou qui y stationnaient. Des hommes du pays furent réquisitionnés pour garder les voies, avec pour seule arme un simple bâton. Mais après une rude journée de travail à la ferme, beaucoup de ces requis ne songeaient qu'à trouver un coin tranquille pour dormir. Qu'auraient-ils bien pu faire face aux bombardements alliés, comme celui qui atteignit non loin de là le viaduc de Barbin, et qui détruisit une des arches au soir du 22 juillet 1944 ? La ligne Cholet-Fontenay ainsi rompue, la gare de Chambretaud perdit son intérêt pour l'occupant autant que pour les alliés. Elle ne fut d'ailleurs jamais bombardée.

Les wagons-citernes d'essence de la SNCF
Les wagons-citernes d'essence de la SNCF

Les convois stationnés en gare de Chambretaud en juillet 1940
Les convois stationnés en gare de Chambretaud en juillet 1940
Les bouteilles d'acide sulfurique restées entre les voies étaient utilisées à l'époque pour désherber les blés.
Le bâtiment sur la droite servait à entreposer les marchandises livrées par les trains. La gare de Chambretaud desservait également la commune de La Verrie par un ancien chemin qui passait derrière la Barboire.

Photo de groupe devant la gare de Chambretaud
Photo de groupe devant la gare de Chambretaud

Les Allemands, comme les jeunes du pays, appréciaient l'étang de la Gastière par ces fortes chaleurs de l'été 1940. Ils y faisaient aussi leur lessive.
Les Allemands, comme les jeunes du pays, appréciaient l'étang de la Gastière par ces fortes chaleurs de l'été 1940. Ils y faisaient aussi leur lessive.
On distingue à l'arrière-plan sur cette photo le chemin de la Barboire (vers la droite) à la Gastière (vers la gauche).

Tags : CHAMBRETAUD

Rédigé par N. D. le Lundi 1 Août 2011 à 22:01 | Lu 2302 fois

Commentaires

1.Posté par zibouli le 14/05/2013 19:34
Bonjour.
Des témoignages affirment que le PN n°19 situé dans la localité de Mouchamps avait été bombardé par l'aviation alliée sans être atteint.
Néanmoins, un doûte subsiste quant à l'intérêt de détruire un passage à niveau facilement réparable. Pourtant, rien à proximité immédiate ne justifiait une telle action.

Toujours à Mouchamps, près du pont de Guérivière, deux avions alliés avaient vainement tenté de retrouver un train de munitions pour le détruire. Il était tout simplement quelques dizaines de mètres plus loin.

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