Les combats près de la Tremblaye

Se rendre compte d'où proviennent exactement les coups de feu subis n'est pas facile dans ce pays boisé, coupé de fortes haies, où chaque buisson peut cacher un ennemi. Pendant une accalmie d'un instant, Lescure veut connaître la troupe qui vient vers lui. Il s'avance et pour dominer l'écran qui forme une haie déjà jaunie par l'automne, il monte sur un talus, près de l'Émonière, la fameuse glacière, sans doute.
Il a la surprise de découvrir à vingt pas de lui, un groupe important d'ennemis qui tente de gravir la hauteur. "En avant !" s'écrie Lescure. Son appel est entendu et les gars des Aubiers et de Châtillon qui d'ordinaire l'entourent, s'élancent pour couper la route aux assaillants. Mais sa silhouette a été aperçue de l'ennemi, qui comprend à qui il a affaire. À peine Lescure a-t’il lancé son cri de guerre qu'une balle le frappe au sourcil gauche et sort derrière l'oreille. Il tombe. On parvint à l'arracher tout sanglant du champ de bataille et à le porter un peu en arrière, jusqu'à l'avenue de la Tremblaye, près de la croix qui, depuis porte son nom. Il était à peine trois heures du soir.

Source :
Cholet le 20 septembre 1941
Charles Arnault
Conservateur du Musée